Coup de projecteur sur le soutien scolaire offert par la FEEJAD
Mon salon servait de salle de cours pour l’aide aux devoirs pour les enfants dans le besoin aux habitations Jeanne-Mance, se souvient Madame Perpétue, Directrice Générale de la FEEJAD. Celle qui enseigna mais qui décida de faire un transfert de compétence pour s’occuper de préférence des jeunes confrontés au décrochage scolaire dit sans ambages que la toute première activité de la FEEJAD était l’aide aux devoirs.
Il va de soi que la mission de la FEEJAD ne puisse que refléter ce qui a fait l’organisme communautaire qui vient de souffler ses 17 bougies et il en est ainsi. Quoi de plus normal, même le nom « Famille pour l’Entraide et l’éducation des Jeunes et des Adultes (FEEJAD) » en dit long. En effet, l’aide aux devoirs trouve sa place dans « éducation », un concept qui se décompose en « francisation fonctionnelle » et « soutien scolaire ». Le soutien scolaire se trouve être le résultat d’une métamorphose stratégique et révolutionnaire de ce que nous appelions jadis « aide aux devoirs ».
La première innovation pédagogique, que nous expérimentons depuis un bon bout de temps, est l’intégration de l’approche « parents-enfants ». Cette dernière porte à associer les parents dans le processus de soutien scolaire afin qu’ils puissent influencer leurs enfants à aimer l’école et travailler avec assiduité. Nous invitons les parents à venir assister aux séances de soutien scolaire offert à leurs enfants pour en être témoin et partant faire de l’éducation de leurs enfants une affaire familiale. En effet, la FEEJAD privilégie la famille en tant qu’entité indissociable dans toutes ses interventions, soient-elles en lien avec le soutien scolaire ou autres.
La deuxième innovation porte sur l’autonomisation des élèves participant au programme de soutien scolaire dans leur processus d’apprentissage. Notre préoccupation est aujourd’hui est d’apprendre aux élèves comment apprendre afin qu’ils puissent voler de leurs propres ailes avec un petit coup de pousse de la part des professeurs bénévoles de la FEEJAD. De plus en plus, nous voulons que le professeur joue le rôle de facilitateur, de guide et de coach. Cela n’exclut pas que le professeur explique avec plus de détails, d’exemples et d’illustrations pour quelques élèves nécessiteux.
Dans tous les cas, l’objectif est de « leur apprendre à pêcher, plutôt que leur donner du poisson ».
Dans le même ordre d’idée, la troisième innovation consiste à l’apprentissage par les pairs. Cela veut simplement dire que les élèves qui ont l’assimilation plus rapidement sont encouragés à remorquer leurs camarades. Cette méthodologie est dans sa phase expérimentale à la FEEJAD, mais elle produit déjà des effets positifs. « J’ai déjà remarqué que les élèves aidés par leurs camarades fournissent plus d’efforts afin qu’eux-mêmes ils puissent passer au stade d’aider les autres », affirme Pierre Kabahizi, professeur. « Le fait que je sois aidé par mon ami, démystifie en moi, la lourdeur et la complexité que j’avais vis-à-vis des matières scolaires », renchérit un élève.
Au-delà du simple fait d’aider ses pairs, la FEEJAD est d’autant plus enthousiasmée que certains des anciens bénéficiaires de notre programme « soutien scolaire » soutiennent l’organisme et la communauté des Habitations Jeanne-Mance comme membres de notre Conseil d’Administration.
P